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Adolescence
Comment répondre aux questions existentielles des enfants ?
7 avril 2025

Comment répondre aux questions existentielles des enfants ?
Tous les parents l'ont vécu un jour : leur enfant pose soudain une question inattendue. Une question qui concerne la vie, la mort, l'amour, la justice ou encore le bien et le mal. Comment répondre à ces questions existentielles des enfants ? Elles traduisent chez le jeune une envie naturelle de comprendre le monde qui l'entoure et d’y trouver sa place.
Pour les adultes, répondre aux questions existentielles des enfants n'est pas toujours simple. Pourtant, il est essentiel de les prendre au sérieux. Ces échanges permettent aux enfants de grandir sereinement sur le plan intellectuel et affectif. Ils participent directement à leur épanouissement personnel, leur ouverture d’esprit et leur confiance en eux. Alors, comment trouver les mots justes ? Comment accompagner au mieux l'enfant dans sa quête de réponses ?
Qu’est-ce qu’une question existentielle chez l’enfant ?
Les questions existentielles sont des interrogations profondes qui portent sur le sens de la vie, la mort, les émotions ou encore la nature de l'être humain. Les enfants expriment souvent ces questionnements à travers des questions telles que : « Pourquoi on meurt ? », « Où on va quand on est mort ? », « Qu’est-ce qu’il y avait avant ma naissance ? », « Pourquoi on doit être gentil ? », « Pourquoi il y a des méchants ? », « Qu’est-ce que le bonheur ? » ou encore « Pourquoi je suis moi et pas quelqu'un d'autre ? ».
Ces interrogations, aussi appelées questions métaphysiques, surgissent généralement entre 4 et 5 ans. À cet âge, l'enfant commence à prendre conscience de sa propre existence et de celle des autres. Il découvre la complexité du monde qui l'entoure et ressent le besoin de comprendre sa place dans cet environnement. Mais il arrive aussi que ces questions surviennent dès 3 ans, dès lors que l'enfant est capable de formuler ses premières pensées et réflexions sur son vécu.
Dans tous les cas, ces questions témoignent d’une grande sensibilité intellectuelle et émotionnelle. Elles méritent d’être accueillies avec bienveillance et attention. Il est important d'offrir à l'enfant un environnement, au sein de la famille, à l'école aussi, dans lequel il se sente suffisamment en confiance et en sécurité pour oser poser ces questions.

Pourquoi les enfants posent-ils des questions existentielles ?
Les enfants posent des questions existentielles, car ils développent progressivement une conscience plus aiguë du monde qui les entoure. En grandissant, leur pensée s'affine. Ils passent d'un regard purement concret sur leur environnement à une réflexion plus abstraite. Ces interrogations sont donc le signe d’une pensée qui s’éveille et d'une curiosité intellectuelle naturelle.
Ces questions expriment aussi le besoin fondamental pour l’enfant de comprendre sa propre place : dans sa famille, à l'école, dans la société, et même dans l’univers. En questionnant le sens de la vie, de la mort ou des relations humaines, il cherche à situer son existence par rapport à celle des autres. C’est une façon pour lui de prendre conscience de sa singularité tout en construisant son identité.
Enfin, ces interrogations métaphysiques apparaissent régulièrement après des événements marquants de la vie quotidienne : naissance d’un petit frère ou d’une petite sœur, décès d’un proche, séparation des parents, ou même déménagement. Face à ces bouleversements, les questions existentielles permettent à l’enfant de mettre du sens sur ce qu’il vit. Elles lui offrent un espace d’expression essentiel pour apaiser ses inquiétudes et mieux comprendre le monde dans lequel il évolue.
Parfois, ces questions, ils ne parviennent pas à les mettre en mots. C'est par l'observation que l'on peut se rendre compte que l'enfant a une humeur inhabituelle. Une maîtresse avait ainsi constaté qu'une de ses élèves, véritable petit rayon de soleil de la classe, était, depuis quelques semaines, triste, maussade. Mais cette enfant de 2 ans n'avait pas les mots pour s'exprimer. Ce n'est quelques semaines plus tard, en voyant le profil de la maman, que l'enseignante a compris que la famille allait s'agrandir. Des mots simples et rassurants ont été posés sur cette petite sœur qui allait arriver et le sourire est revenu.
Quelques années auparavant, une enfant de 5 ans, elle aussi toujours joyeuse, s'est mise à pleurer systématiquement au moment des récréations. La maîtresse se sentait désemparée, impuissante. La psychologue scolaire a réussi en quelques questions à comprendre que cette petite fille venait de perdre son grand-père et qu'elle était triste que sa grand-mère se retrouve seule. Elle était surtout confrontée pour la première fois à la mort. La psychologue a su trouver les mots justes pour accompagner ce passage, ce signe qu'elle grandissait.
Pourquoi est-il essentiel de répondre aux questions existentielles des enfants ?
Répondre aux questions existentielles des enfants est essentiel pour construire leur sécurité affective. En effet, lorsqu’un enfant se sent écouté et pris au sérieux, il développe une confiance durable envers les adultes qui l’entourent. Cette confiance renforce son sentiment de sécurité intérieure et sa capacité à affronter sereinement des interrogations parfois anxiogènes.
Sur le plan intellectuel, accueillir ces questions sans jugement favorise l’ouverture d’esprit des enfants. En leur proposant des réponses adaptées à leur âge, on leur apprend à réfléchir par eux-mêmes. On les encourage à explorer différentes perspectives et à construire progressivement leur propre raisonnement. Cette démarche contribue à former des enfants capables d’autonomie de pensée et de discernement.
Enfin, apporter des réponses honnêtes et bienveillantes évite que l'enfant ne se réfugie dans des fantasmes ou des angoisses inutiles. Des explications contradictoires ou inexistantes risquent de créer chez lui des incompréhensions ou des peurs persistantes. L'objectif est de parvenir à répondre le plus clairement possible, ce qui n'empêche pas de dire qu'on ne sait pas, afin de protéger l’enfant d'interprétations erronées qui pourraient perturber son équilibre émotionnel.

Comment répondre concrètement aux questions existentielles des enfants ?
Adopter une attitude ouverte et attentive
La première étape consiste à accueillir la question sans la minimiser. Même si elle peut sembler déroutante ou provocante, elle est sincère. Il est essentiel d’écouter sans jugement, sans couper la parole ni détourner le sujet. L’enfant doit sentir qu’il peut s’exprimer librement, qu’aucune de ses pensées n’est ni « trop bizarre » ni « trop grave ».
Même si on peut être dérouté par la question, il est important de prendre le temps de lui répondre, même brièvement, plutôt que de repousser la discussion à plus tard. Cela lui montre que sa parole a de la valeur.
Choisir des mots adaptés à l’âge de l’enfant
Il n’est pas utile de tout expliquer en détail. Ce qui compte, c’est de rester vrai tout en utilisant des mots simples. Une réponse trop complexe peut créer plus de confusion que d’apaisement.
Par exemple, si un enfant demande ce qu’il y a après la mort, il est possible de dire : « Personne ne sait vraiment, mais certains pensent qu’il y a quelque chose, d’autres non. » Cela ouvre la voie à la réflexion sans imposer de croyance.
Évitez les images trop floues ou trompeuses, comme « il est parti faire un grand voyage » : elles peuvent générer des peurs ou des malentendus.
Accepter de ne pas tout savoir
Parfois, vous n’aurez pas la réponse. Et c’est parfaitement normal. Il vaut mieux dire « Je ne sais pas, on pourrait chercher ensemble » que d’inventer une explication incertaine.
Cette posture humble montre à l’enfant que les adultes n’ont pas réponse à tout et que le doute fait partie de la vie. Cela le rassure aussi : il comprend qu’il a le droit, lui aussi, de ne pas savoir.
Favoriser la réflexion par le dialogue
Les questions existentielles sont une belle occasion d’initier une discussion. Plutôt que de répondre trop vite, on peut relancer : « Qu’est-ce que toi, tu en penses ? » ou « Est-ce que tu as une idée ? »
Cela permet à l’enfant de structurer sa pensée, d’exprimer ses émotions, et de comprendre qu’il n’existe pas toujours une seule vérité. Ce dialogue nourrit sa réflexion et l’aide à grandir intérieurement.
Recourir à un professionnel et s'appuyer sur des livres pour la jeunesse
On peut parfois se sentir impuissant et désemparé face aux questions de l'enfant : certes, on accueille son questionnement, mais on sent que cela l'a envahi et ça nous dépasse. Une maman témoigne de ce que lui a dit son fils de 5 ans, un soir, alors qu'à 22h, il ne dormait toujours pas. Blanc comme un linge, il lui a confié : « Maman, j'ai la mort dans ma tête ». Ces parents ont alors fait le choix de se tourner vers un psychologue pour les aider à accompagner leur enfant dans ce moment qui leur a semblé plus complexe qu'une question sur la mort.
Mais ils ont eu aussi recours à des livres pour enfants afin d'apporter des éléments de réponse à d'autres questions, autour de la religion, de la justice, de la violence...
Parmi ces livres, on peut citer :
Gaston, le petit garçon qui n'arrêtait pas de poser des questions, Matthieu de Laubirert, Bayard Jeunesse - Dès 4 ans
Pour les albums autour du deuil, n'hésitez pas à demander aux bibliothécaires. Voici quelques titres qui abordent ce sujet :
- Mado et la boîte aux souvenirs, Laetitia Abad Estieu et Nella, Bonbon Citron ;
- Le coeur et la bouteille, Olivier Jeffers, L'école des Loisirs ;
- Est-ce qu'il dort ?, Olivier Tallec, Pastel.
Pour les questions qui concernent plus la naissance de l’Univers, l’apparition de la vie sur Terre, le fameux questionnement : « d’où on vient ? » et qui de l’œuf ou de la poule est arrivé en premier, chez Esclaibes International Schools, les enfants obtiennent des réponses à travers les grands récits Montessori. Vous pouvez les compléter par des livres scientifiques adaptés, comme la collection « Les sciences ! C’est pas sorcier » aux éditions Deux Coqs d’Or.

Pièges à éviter quand on répond aux questions existentielles des enfants
Répondre aux grandes questions d’un enfant n’est pas simple. Et même avec la meilleure intention, il arrive de tomber dans certains travers qui freinent plutôt qu’ils n’éclairent. Voici trois pièges fréquents à éviter.
Fermer la porte à la réflexion
Certains adultes donnent des réponses toutes faites, avec un ton d’autorité. Par exemple : « C’est comme ça, un point c’est tout » ou « Personne ne sait, alors ne pose pas cette question. »
Ce type de réponse met fin au dialogue. L’enfant n’ose plus chercher, ni penser par lui-même. Or, l’enjeu n’est pas de clore un débat, mais d’ouvrir un espace de pensée.
Éviter le sujet ou masquer la vérité
Par peur de choquer ou de ne pas savoir comment dire les choses, on peut être tenté de mentir ou de détourner la question. Pourtant, les enfants sentent quand on n’est pas honnête.
Dire « tu comprendras plus tard » ou inventer une explication pour éviter un sujet délicat peut nourrir leur confusion ou leur insécurité. Ils ont besoin de sentir qu’on prend leur question au sérieux, même si on ne peut pas tout leur dire.
Trop en dire ou dramatiser
À l’inverse, il arrive qu’on en dise trop, avec un vocabulaire ou des concepts qui dépassent l’enfant. Cela peut provoquer de l’angoisse, surtout sur des sujets sensibles comme la mort ou l’injustice.
Le rôle de l’adulte est de trouver un équilibre : dire la vérité avec délicatesse, sans charger émotionnellement l’enfant ni projeter ses propres peurs.
Répondre à une question existentielle, ce n’est pas donner une leçon. C’est entrer dans une conversation qui nourrit la pensée et rassure l’enfant sur le fait qu’il n’est pas seul face à ses grandes interrogations.

Les ateliers philo à l’école : une aide précieuse pour aborder les questions existentielles
Les ateliers philosophiques permettent aux enfants d’exprimer librement leurs pensées et de réfléchir ensemble à des questions fondamentales. Ces moments de discussion structurée leur offrent un espace pour :
- penser ;
- écouter ;
- argumenter ;
- se questionner, sans attendre une vérité unique.
Parmi les grands thèmes souvent abordés : qu’est-ce que le bonheur ? pourquoi on meurt ? que veut dire être libre ? c’est quoi être juste ?
Chaque question devient le point de départ d’une réflexion collective qui nourrit la pensée individuelle. Les enfants apprennent ainsi qu’il est possible d’avoir des avis différents et que chacun peut faire avancer le débat à sa manière. C'est aussi lors de ces ateliers que peuvent être abordées les questions en lien avec les risques environnementaux, lorsque se développe la conscience écologique.
Quelques éditeurs ont lancé des collections qui peuvent servir de support pour engager le débat. Citons :
- Les goûters philo de Brigitte Labbé aux éditions Milan ;
- Les petits philosophes de Sophie Furlaud chez Bayard Jeunesse ;
- Les philo-fables de Michel Piquemal, chez Albin Michel, à partir de 9 ans ;
- Les albums jeunesse de Baptiste Beaulieu et Qin Leng aux éditions Les Arènes : Les gens sont beaux, On a deux yeux pour voir, Je suis moi et personne d'autre.
Dans les écoles Esclaibes International Schools, ces ateliers sont intégrés dans la vie de classe. Les enfants sont invités à philosopher dans un cadre bienveillant et sécurisant, où toutes les idées peuvent être exprimées, à condition de respecter celles des autres. L’adulte n’apporte pas la réponse, mais aide chacun à construire sa propre pensée.
Ces échanges complètent le rôle des familles : à l’école comme à la maison, l’enfant est soutenu dans sa quête de sens, avec des repères, de l’écoute, et surtout la liberté de penser par lui-même.
Répondre aux questions existentielles des enfants, c’est faire bien plus que calmer leur curiosité. C’est leur permettre de grandir en conscience, avec des repères solides et la confiance nécessaire pour explorer le monde.
Le dialogue en famille joue un rôle essentiel. Mais l’école a aussi sa place dans cet accompagnement. Chez Esclaibes International Schools, les ateliers philo pour enfants, la liberté d’expression et la bienveillance pédagogique offrent aux enfants un cadre riche pour penser, comprendre et s’épanouir en tant qu’êtres humains conscients et ouverts.

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