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La phobie scolaire : comment s'en sortir ?

27 février 2025

Combattre la phobie scolaire : comprendre, identifier et accompagner

La phobie scolaire, également appelée refus scolaire anxieux, est une réalité pour de nombreux enfants et adolescents. Dans de nombreux pays, on estime qu'elle concerne 1 à 2% des élèves de 3 à 18 ans. En France, seul le taux d'absentéisme est relevé. Or, celui-ci englobe des réalités différentes : le refus scolaire, mais aussi l'école buissonnière, l'éviction, le retrait par les parents... Parmi les faits notables, l'association Phobie Scolaire, rapporte quand même un doublement de son nombre d'adhérents depuis l'épisode de Covid-19.

La phobie scolaire, cette peur intense de se rendre à l'école, est sans aucun doute sous-estimée. Elle ne relève pas d'un simple caprice ou d’un manque de motivation : elle traduit une angoisse profonde, souvent incontrôlable, qui peut entraîner une déscolarisation partielle ou totale. Et les conséquences vont bien au-delà des absences répétées : isolement, perte de confiance en soi, impact sur la vie familiale et difficultés à réintégrer un cadre éducatif.

Derrière cette souffrance, les causes sont multiples : anxiété de séparation, harcèlement scolaire, pression académique, peur du jugement… Chaque enfant vit cette situation différemment, rendant l’accompagnement complexe, mais essentiel.

Comment identifier les signes de la phobie scolaire ? Quelles sont ses causes et ses manifestations ? Et surtout, quelles solutions existent pour aider les enfants et adolescents à surmonter cette peur et retrouver le chemin de l’école avec sérénité ? En 2023, une équipe de chercheurs de l'Inserm, pilotée par Laelia Benoit, pédopsychiatre et sociologue au Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP) à Villejuif a publié les résultats d'une étude qualitative sure le sujet, menée auprès d'enfants, d'adolescents et de leurs parents pendant la pandémie de Covid-19.

La phobie scolaire : repli sur soi, mal-être profond, comment la repérer, identifier ses causes, et en guérir ?

Qu'est-ce que la phobie scolaire ?

La phobie scolaire, ou refus scolaire anxieux, se caractérise par une peur profonde et incontrôlable de se rendre à l’école, au collège, au lycée. Ce trouble ne relève ni d’un simple manque de motivation, ni d’un refus délibéré d’aller en classe, mais bien d’une souffrance psychologique. L’enfant ou l’adolescent concerné a souvent envie d’apprendre, mais il se retrouve paralysé par une angoisse qui rend toute présence en milieu scolaire insupportable.

Une peur qui dépasse la simple appréhension

Tous les enfants peuvent ressentir du stress face à l’école, notamment lors de la rentrée scolaire, avant une évaluation ou face à une difficulté relationnelle. Mais dans le cas de la phobie scolaire, l’anxiété est persistante et envahissante. Elle peut entraîner :

  • des crises d’angoisse à l’approche du départ pour l’école (pleurs, tremblements, douleurs abdominales, nausées) ;
  • des troubles physiques récurrents (maux de tête, fatigue extrême, palpitations) sans cause médicale identifiable ;
  • un évitement systématique des situations scolaires, parfois jusqu’à la déscolarisation complète.


Outil de référence, la Classification française des troubles mentaux de l’enfant et de l’adolescent (CFTMEA) en donne la définition suivante en 2012 : « manifestation d’angoisse majeure avec souvent phénomène de panique liée à la fréquentation scolaire et interdisant sa poursuite sous les formes habituelles ».

Phobie scolaire vs école buissonnière : une confusion fréquente

Si la phobie scolaire a pu être constatée dès la fin du XIXᵉ siècle, après l'instauration de l'enseignement primaire obligatoire de 6 à 13 ans en 1882, elle n'est définie au Journal Officiel qu'en 2011.  Pendant de nombreuses années, l'absentéisme fréquent d'un élève équivaut à de l'école buissonnière : « il sèche les cours ».

Or, il est essentiel de ne pas confondre phobie scolaire et absentéisme volontaire. Un adolescent qui sèche les cours pour rester avec ses amis ou éviter une matière qu’il n’aime pas, agit par choix. Il ne manifeste généralement pas de stress intense ni de symptômes physiques lorsqu’il évoque l’école.

À l’inverse, un enfant souffrant de phobie scolaire désire souvent pouvoir retourner en classe, mais l’angoisse est si forte qu’il en est incapable. L’idée même de franchir les portes de l’établissement scolaire peut déclencher une réaction de panique incontrôlable, avec des crises parfois comparables à celles des troubles anxieux sévères.

La phobie scolaire, si elle n’est pas prise en charge, maintient une détresse constante, même si l’enfant reste à la maison : l’élève sait qu’il devra tôt ou tard y retourner. Même pendant les vacances scolaires, un enfant en refus scolaire anxieux reste en souffrance.

Reconnaître la phobie scolaire, c’est le premier pas vers un accompagnement adapté, afin d’éviter une spirale de déscolarisation et d’isolement.

Les causes possibles de la phobie scolaire

La phobie scolaire est un phénomène complexe. Multifactorielle, elle n'a pas forcément la même cause pour chaque enfant concerné. Comprendre ces causes permet de mettre en place des stratégies d'accompagnement et de soin adaptées.

Dans cet article publié sur le site de l'Inserm en lien avec l'étude susmentionnée, Laelia Benoit mentionne les situations récurrentes suivantes :

  • En primaire, l'élève absent l'est soit pour des symptômes somatiques, soit pour un problème médical rare ou chronique. Généralement, l'enfant parvient à retourner à l'école de façon « normale » après deux ans de suivi.
  • Les collégiens et lycéens, confrontés à un refus anxieux scolaire, évoquent des troubles dépressifs, de la phobie sociale, des questions d'identité de genre, un environnement scolaire difficile. Si certains parviennent, tout doucement, à se rétablir grâce à un accompagnement intensif, d'autres voient leur situation se dégrader, jusqu'à parfois, une déscolarisation complète. 


Toujours dans cette étude, pratiquement la moitié des 1328 élèves en refus scolaire, avaient été victimes de harcèlement, insultes, menaces. C'est aussi la prise de conscience des différences, identifiées ou non, qui parfois amène vers cette phobie scolaire : handicap, précocité, difficultés d'apprentissage, troubles du spectre autistiques...


Nicolas Gauvrit, auteur de la BD Psy, Dans la tête des HPI, aux éditions Les Arènes, vous expliquerait toutefois qu'un enfant haut potentiel n'a pas plus de risque qu'un autre d'être harcelé, de souffrir de phobie scolaire, d'être dépressif, etc. A contrario, Antoine Olivier, enseignant et référent pédagogique, souligne que le rôle de l'école dans le déclenchement du refus scolaire anxieux chez les élèves à haut potentiel est souvent sous-estimé.


En fait, le système éducatif ne répond pas forcément aux besoins des enfants et si certains s'en accommodent, ce n'est pas le cas de tous. L'enfant qui n'y trouve pas son compte peut faire un rejet de l'école, notamment traditionnelle. 

La phobie scolaire : isolement, dépression, comment la repérer, identifier ses causes, et en guérir ?
©Cottonbro pour Pexels


Les facteurs individuels pouvant être à l'origine de phobie scolaire


Sans être exhaustif, voici quelques anxiétés relevées chez des patients, écolier, collégien ou lycéen souffrant de phobie scolaire : 

  • L'anxiété de séparation se traduit par une peur excessive d'être éloigné des parents ou du domicile. Souvent observée chez les jeunes enfants, elle peut néanmoins toucher le collégien.

  • L'anxiété de performance correspond à la crainte intense de l'échec ou de ne pas être à la hauteur des attentes. Elle peut entraîner une pression excessive que l'élève exerce sur lui-même, même si les parents n'en mettent pas. Elle est bien sûr exacerbée si les parents confèrent aux notes un énorme enjeu. Le contrôle continu lié à la réforme du bac en 2020 et la façon dont sont sélectionnés les dossiers sur Parcoursup maintiennent cette pression constante pendant de longs mois.

  • L'anxiété d'anticipation se manifeste par une angoisse indicible quand il faut se projeter dans un avenir incertain. Elle peut se cumuler de fait avec l'anxiété de performance. Elle est accentuée par le fait que les élèves doivent choisir finalement leur orientation (choix d'option) de plus en plus tôt. Ils ont peur de ne pas pouvoir bifurquer.

  • L'anxiété sociale coïncide avec la peur des interactions sociales ou du jugement des pairs. Elle rend difficile la participation en classe ou l'intégration dans des groupes.

  • Des troubles de l'apprentissage non diagnostiqués (dyslexie, TDAH...) comme le mentionne Aurélie Harf dans cet épisode du podcast Les Adultes de Demain, qui qualifie la phobie scolaire de burn-out des jeunes, peuvent engendrer une frustration et une anxiété accrues face aux exigences scolaires.


Le
Manuel MSD signale également des antécédents de troubles anxieux ou dépressifs, c'est-à-dire une prédisposition personnelle à l'anxiété ou à la dépression, comme pouvant augmenter le risque de développer une phobie scolaire. D'autres sources évoquent aussi le tempérament de l'enfant : les timides et introvertis seraient plus enclins à souffrir de refus scolaire.

Les facteurs externes causes de phobie scolaire


Le déclenchement d'une phobie scolaire résulte de l'interaction de multiples facteurs, certains liés à la personne, d'autres en lien avec son environnement. C'est ainsi que les phénomènes suivants peuvent contribuer à déclencher un refus scolaire : 

  • Le harcèlement scolaire : les expériences répétées de brimades ou de violences à l'école peuvent conduire à une peur intense de retourner en classe.

  • Des changements majeurs : des événements tels qu'un déménagement, un changement d'établissement ou des bouleversements familiaux (divorce, décès) pouvant déstabiliser l'enfant, comme on peut le lire dans cet article publié sur Santé Publique France.

  • La pression académique : comme vu précédemment, les attentes élevées de la part des parents et/ou de l'école peuvent accentuer une anxiété de performance chez l'élève.

  • Un climat familial tendu : des conflits familiaux ou un manque de soutien émotionnel peuvent exacerber le stress lié à l'école.

  • L'exposition à des interactions sociales toxiques : que ce soit en personne ou en ligne, des relations néfastes peuvent contribuer au développement d'un état dépressif, plus fréquent à l'adolescence, et d'une phobie scolaire. L'avènement des réseaux sociaux n'a fait qu'accentuer le phénomène.


La combinaison de ces facteurs varie selon chaque individu. Elle nécessite une approche personnalisée pour identifier les causes spécifiques et proposer des soins et aménagements de scolarité adaptés.

La phobie scolaire : comment la repérer, identifier ses causes, et en guérir ?
©Keira Burton pour pexels


Identifier les signes de la phobie scolaire


La phobie scolaire ne se manifeste pas toujours de manière évidente. Contrairement à une simple appréhension ou à une envie occasionnelle de rester à la maison, elle s’exprime souvent à travers des symptômes physiques et émotionnels qui peuvent tromper les parents et les enseignants. Un enfant souffrant de phobie scolaire ne choisit pas d’éviter l’école par plaisir, mais par incapacité réelle à y faire face.

Les symptômes physiques : le corps parle


L’un des premiers signes de la phobie scolaire est l’apparition de troubles somatiques qui surviennent essentiellement les jours d’école et peuvent disparaître le week-end ou pendant les vacances. Parmi ces manifestations, on retrouve :

  • les maux de ventre récurrents, pouvant ressembler à des crampes ; 
  • les maux de tête persistants, sans cause médicale identifiable ;
  • les nausées ou vomissements liés à l’anxiété, souvent au réveil ;
  • la fatigue intense fréquemment associée à des troubles du sommeil ;
  • les palpitations, sueurs froides, crises de tétanie, signes de crises d’angoisse latentes.


Ces symptômes sont fréquemment interprétés comme des maladies passagères, mais lorsqu’ils se répètent régulièrement sans raison médicale apparente, ils peuvent être le signal d’un stress profond lié à l’école.


Sur internet, dans des ouvrages, vous trouverez des témoignages sur le sujet du refus anxieux scolaire. La douleur physique est réelle, elle est parfois associée à une vraie pathologie, qui peut être bénigne. Elle est surtout amplifiée par la douleur psychique. 

Les symptômes émotionnels : une détresse invisible


L’enfant ou l’adolescent en phobie scolaire exprime une grande souffrance psychologique, qui peut prendre différentes formes :

  • des crises d’angoisse, des pleurs incontrôlables, une incapacité à bouger (tétanie), une absence (l’enfant s’isole comme dans une bulle) à l’idée de devoir se rendre en classe ;
  • une irritabilité accrue, refus de parler de l’école ou colère face aux discussions à ce sujet ;
  • des troubles du sommeil, notamment des difficultés à s’endormir ou des cauchemars en lien avec l’école ;
  • des manifestations dépressives, perte d’intérêt pour les activités habituelles et isolement ;
  • un sentiment d’infériorité, une peur excessive d’échouer ou d’être jugé.

Ces signaux sont d’autant plus préoccupants qu’ils peuvent évoluer vers une dépression infantile ou adolescente si la situation persiste sans prise en charge.

Les comportements de fuite : un refus catégorique de l’école


Un enfant souffrant de phobie scolaire met en place des stratégies d’évitement, parfois subtiles, pour ne pas aller à l’école :

  • Il multiplie les excuses pour rester à la maison (« Je suis trop fatigué », « J’ai mal au ventre », « J’ai une migraine »).
  • Il négocie constamment avec les parents pour éviter l’école, avec des tentatives de compromis (« Je vais demain, mais pas aujourd’hui »).
  • Il se sent mal en classe et finit à l’infirmerie, à la vie scolaire, etc., déclenchant l’appel aux parents.
  • Il s'isole progressivement, refuse de voir ses camarades en dehors de l’école.
  • Il affiche une dépendance excessive à ses parents, et est anxieux à l’idée d’être séparé d’eux.
  • Il refuse brutalement d’aller à l’école, suite à une période d’anxiété latente.

Comment différencier la phobie scolaire d’un simple refus d’aller en classe ?

Un enfant qui manifeste un désintérêt pour l’école va profiter de son temps livre pour être actif, rechercher des loisirs. 


A contrario, un enfant en phobie scolaire est généralement en souffrance, replié sur lui-même. Il est bien sûr soulagé de ne pas être contraint d'aller en classe, mais son mal-être n'a pas disparu. Il ne se satisfait pas de cette situation. 


Par ailleurs, ce n'est pas parce qu'un enfant, un adolescent ne parvient pas à aller en classe, qu'il n'est pas en mesure de se rendre à ses entraînements sportifs. Tout dépend la cause de son refus scolaire anxieux.


S'il souffre d'une anxiété de performance liée à l'école, jouer au football ne lui posera pas de problème et lui fera même du bien. Une telle situation peut laisser les parents désemparés et biaiser l'analyse du problème. Si c'est une anxiété sociale, la donne sera différente : toute activité nécessitant des interactions sociales pourra s'avérer difficile.
 

L'importance d'un diagnostic professionnel

Le refus scolaire anxieux est un trouble complexe qui ne se résout pas simplement en forçant l’enfant à retourner à l’école. Une prise en charge adaptée commence par un diagnostic professionnel. Il permettra d’identifier les causes sous-jacentes et d’adopter la meilleure stratégie pour accompagner l’enfant et sa famille.

Quand faut-il consulter un professionnel ?


Si vous reconnaissez les symptômes de votre enfant dans ceux décrits ci-dessus, consultez dès que possible un professionnel de santé (médecin, psychologue, pédopsychiatre) afin de poser un diagnostic. N'hésitez pas à rencontrer le service médical scolaire si l'établissement en est correctement doté. Le personnel est de plus en plus formé à détecter et accompagner les enfants souffrant de phobie scolaire. 


Le refus scolaire anxieux est une détresse qui nécessite un accompagnement spécifique. Une fois le diagnostic établi, alertez, si ce n'est déjà fait, l'établissement scolaire afin de mettre en place des ajustements pédagogiques. 


Il est important de ne pas banaliser les symptômes, de ne pas se dire « ça lui passera » ou de le forcer au point de dégrader sa santé physique et mentale. Si la prise en charge tarde trop, l'enfant risque de décrocher scolairement. 


Repérer ces signes tôt permet d’agir efficacement.
Il vaut mieux s'assurer d'un diagnostic, quitte à s'être trompé·e que de laisser une situation s'enliser. La phobie scolaire n’est pas une fatalité : avec une prise en charge adaptée, l’enfant peut retrouver confiance en lui et renouer avec l’école progressivement.

Quels spécialistes rencontrer ?


Face à un refus scolaire anxieux, il est important de ne pas rester seul et de s’entourer de professionnels compétents, tant pour l'enfant que pour les parents. Parmi les spécialistes qui peuvent aider, on trouve : 

  • les psychologues spécialisés en enfance et adolescence : ils aident à identifier les facteurs émotionnels et cognitifs liés à l’anxiété scolaire ;
  • les pédopsychiatres : en cas de troubles anxieux sévères, ils peuvent poser un diagnostic clinique et proposer un accompagnement thérapeutique, parfois en lien avec des traitements adaptés ;
  • les conseillers d’orientation ou enseignants spécialisés : ils peuvent proposer des adaptations pédagogiques et accompagner les familles dans la mise en place de solutions alternatives.


Le médecin scolaire pourra être utile pour la mise en place d’un emploi du temps aménagé dans le cadre d’un PAI (projet d’accueil individualisé). Votre enfant peut également bénéficier d’aménagements spécifiques pour des épreuves telles que le brevet ou le baccalauréat (tiers temps, conditions, technique, matérielle ou humaine, particulières, etc.).

Une évaluation approfondie pour une prise en charge personnalisée


Chaque enfant est unique, et les causes de sa phobie scolaire peuvent varier. Une évaluation approfondie permet de :

  • identifier les facteurs déclencheurs, à l'aide, entre autres, de bilans (psychométrique, personnalité...) ;
  • mesurer l’intensité de l’anxiété et ses répercussions sur la vie quotidienne ;
  • établir un plan d’accompagnement individualisé, avec un suivi thérapeutique, des aménagements scolaires et des ajustements familiaux si nécessaire.

Plus le diagnostic est posé tôt, plus il est possible de mettre en place un soutien efficace et d’éviter un décrochage scolaire durable.

Stratégies d'accompagnement pour les parents et les enseignants


Un enfant qui souffre de phobie scolaire a avant tout besoin d'un environnement compréhensif et rassurant, aussi bien à la maison qu’à l’école. L’objectif n’est pas de le forcer à retourner en classe à tout prix, mais de l’aider à retrouver un rapport apaisé avec l’apprentissage et l’environnement scolaire.

Recommandations pour les parents

  • D'offrir une écoute active, de la compréhension et de la bienveillance

    L’enfant doit sentir que ses peurs sont entendues et prises au sérieux. L’encourager à exprimer son anxiété sans minimiser ses émotions est essentiel. Dire « Tu n’as pas à avoir peur » ou « Tu dois y aller comme tout le monde » peut être contre-productif. À l’inverse, une approche comme « Je vois que l’école te stresse beaucoup, peux-tu m’expliquer ce qui te fait le plus peur ? » permet d’ouvrir le dialogue et de chercher ensemble des solutions.

  • De proposer un accompagnement psychologique

    Un suivi avec un psychologue ou un pédopsychiatre est généralement nécessaire pour travailler sur l’anxiété et développer des stratégies adaptées. Certaines approches comme les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) donnent de bons résultats en aidant l’enfant à modifier ses pensées négatives sur l’école et à reprendre progressivement confiance.

  • De maintenir une routine rassurante

    Même en cas de non-scolarisation temporaire, il est recommandé de préserver une structure quotidienne stable. Des horaires réguliers pour le lever, les repas, les activités et le sommeil permettent à l’enfant de conserver des repères. Cela évite également une désorganisation qui rendrait le retour en classe encore plus difficile.

  • De collaborer avec l’école

    Un dialogue constant avec les enseignants et la direction permet de trouver des solutions adaptées à la situation spécifique de l’enfant, comme :
    • une adaptation de l’emploi du temps (retour progressif, demi-journées) ;
    • la mise en place des stratégies pour sécuriser l’enfant à son arrivée et durant la journée ;
    • la diminution drastique des sources de stress (expositions orales imposées, évaluations… il y reviendra en temps et en heure).

Conseils pour les enseignants


Même si, vu les effectifs des classes, il est généralement difficile de s'adapter précisément aux besoins de chaque élève, l'idéal est de : 

  • Créer un environnement bienveillant et sécurisant

    Les enfants souffrant de phobie scolaire redoutent souvent le jugement des autres. Une ambiance de classe accueillante et inclusive, avec une sensibilisation aux besoins des élèves anxieux, peut aider à apaiser leurs craintes.

  • Adapter les attentes académiques

    Certains enfants ont besoin de modalités d’évaluation alternatives (oral au lieu d’écrit, contrôles adaptés (ex. : réussir à rendre 1 exercice sur les 3, sans être noté, puis avec seulement l'exercice réussi noté, etc.)) pour ne pas être paralysés par l’anxiété de performance. La priorité est d’encourager les progrès sans renforcer la pression.

  • Former le personnel éducatif

    Une formation sur la gestion de l’anxiété scolaire et les stratégies d’accompagnement
    pourrait aider les enseignants à mieux comprendre ces élèves et à intervenir de manière adaptée. Cela leur permettrait aussi de reconnaître les signes de la phobie scolaire et de savoir comment réagir, pas seulement dans l'aménagement du temps scolaire, mais aussi dans le dialogue avec les parents et l'enfant.

Au niveau des académies, il n’existe pas forcément de référent spécifique pour la phobie scolaire. On peut par contre trouver des chargés de mission spécialisés dans les troubles d’apprentissage, la précocité, le trouble du spectre autistique, la lutte contre le décrochage scolaire.

Phobie scolaire : aménagements possibles

Aménagements possibles pour faciliter le retour à l'école


Tant dans les soins apportés par les professionnels de santé que dans les aménagements possibles pour poursuivre un lien avec l'école, il n'existe pas une réponse unique. Les solutions doivent être adaptées au rythme et aux besoins de chaque enfant. Un retour progressif et encadré est souvent préférable à une reprise brutale, rarement efficace.

Vous pouvez envisager, après discussion avec votre enfant, les professionnels de santé, voire l'équipe pédagogique, le recours à : 

  • Des pédagogies alternatives adaptées
    Certaines approches, comme la pédagogie Montessori et plus globalement les pédagogies actives, peuvent mieux répondre aux besoins des enfants souffrant d’anxiété scolaire. L’accent mis sur l’autonomie, le respect du rythme individuel et l’absence de compétition peut être plus rassurant qu’un système scolaire classique.
« Ainsi, au sein de nos écoles bilingues Esclaibes International Schools, les équipes pédagogiques sont particulièrement attentives au bien-être des élèves, explique Marie Robert, co-fondatrice. Le well-being est d'ailleurs l'un des piliers du projet pédagogique des écoles, associé notamment à une pédagogie active.  Les enseignants veillent à créer un cadre rassurant, stimulant et bienveillant. Nos établissements placent l’épanouissement et la confiance en soi au cœur de leur projet éducatif. Ils visent un suivi personnalisé des élèves, rendu possible grâce aux outils utilisés et aux effectifs réduits, afin de répondre aux besoins spécifiques de chaque enfant ». 
  • Un allègement de l’emploi du temps

    Un retour à temps partiel (quelques heures par jour ou certains jours par semaine) peut aider l’enfant à reprendre confiance en douceur. L’objectif est d’éviter un rejet total de l’école en l’exposant progressivement à cet environnement.

  • Une scolarisation à distance temporaire

    Dans certains cas, une instruction en famille (IEF) ou un accompagnement via des plateformes éducatives en ligne peut être une solution transitoire. Cela permet à l’enfant de maintenir un lien avec l’apprentissage tout en réduisant l’angoisse liée à la présence physique en classe. Il est également possible de mixer un emploi du temps en présentiel au sein de l'établissement pour certaines matières et un enseignement à distance pour les autres domaines d'apprentissage.

  • Un accompagnement spécifique dans l’établissement

    Si l’enfant retourne en classe, il peut être utile de mettre en place des aménagements spécifiques :
    • un référent scolaire (enseignant ou psychologue) disponible en cas de crise d’angoisse ;
    • un espace calme où l’enfant peut aller s’il ressent trop de stress ;
    • une mise en place progressive des interactions sociales (ne pas forcer les activités de groupe immédiatement).

Ressources et aides disponibles


Pour les familles confrontées à la phobie scolaire, plusieurs ressources existent pour accompagner leur enfant :

  • des associations spécialisées comme l’association Phobie Scolaire qui propose des liens vers de nombreuses ressources : n'hésitez pas à prendre contact ;
  • des groupes de soutien sur les réseaux notamment, mais pas seulement, pour échanger avec d’autres parents et enfants vivant des situations similaires ;
  • de nombreuses ressources en ligne et des ouvrages qui fournissent des informations et témoignages précieux.


Vous pouvez notamment écouter :

Vous pouvez lire : 

  • La phobie scolaire, retrouver le plaisir d'apprendre, d'Aurélie Harf et Laelia Benoit, Vigot, 2020 ;
  • Comprendre pour agir : la phobie scolaire (3ᵉ édition), Stephan Valentin, Enrick b. éditions, 2019 ;
  • et bien sûr, tous les livres connexes sur le harcèlement scolaire, les neuroatypies, etc.
Phobie scolaire : comment retrouver le goût d'aller à l'école ?

La phobie scolaire est un défi complexe qui nécessite une approche empathique et multidisciplinaire. En comprenant ses origines, en identifiant précocement ses manifestations et en mettant en place des stratégies adaptées, il est possible d’aider les enfants à surmonter cette anxiété et à retrouver le chemin de l’école, ou tout du moins des apprentissages, avec sérénité.


Offrir un environnement bienveillant, respectueux du rythme de chaque élève et basé sur des pédagogies actives pour que l'élève soit acteur de ses apprentissages et que ceux-ci aient du sens, c'est en tous les cas l'objectif des écoles internationales Esclaibes, à Paris, Clichy, Marseille. Nos équipes mettent tout en œuvre pour favoriser une expérience scolaire plus apaisée et motivante.

 

Et s'il y avait trois points clés à retenir pour aider un enfant, un adolescent à combattre la phobie scolaire, cela pourrait être : 

  • La phobie scolaire ne se résout pas du jour au lendemain, et forcer l’enfant à retourner en classe sans préparation risque d’aggraver la situation.
  • Un accompagnement bienveillant, un suivi psychologique et des aménagements scolaires adaptés sont les clés pour aider l’enfant à retrouver un équilibre et à dépasser son anxiété. Cela nécessite parfois une adaptation familiale.
  • L’essentiel est d’écouter, de comprendre et d’accompagner l’enfant à son rythme pour l’aider à reconstruire une relation sereine avec l’école.

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